domingo, 21 de mayo de 2017

De la fabrique funèbre à la fabrique de la danse

« Une expérience ethnographique à travers les danses urbaines dans le 104 de Paris » 

Jour numéro 1.
Le 104 ce n’est ne pas que le débout (click ici)  

Il était 15h30 le 15 mars 2017 , Sara et moi étions contents car nous avons quitté un terrain d’observation qui a été assez difficile, l’arrivée dans le 104 fût pour nous « Del Putas », les murs, les mots affichés dans les portes « Open », « Abierto », « Geöffnet », « Ouvert »… et la musique qui avait envahi mes oreilles et mon corps qui commençait à bouger par les rythmes de la musique urbaine.  A ce moment-là j’ai commencé à observer pour la première fois cet endroit et dans mes pensées le temps est retourné en arrière car j’avais  écouté une amie historienne me parler de ce lieu.

Pendant plus de 120 ans le bâtiment servit à l'activité des pompes funèbres de Paris
Les murs qui gardent leur histoire
Des murs qui me parlent, des souvenirs taillés qui gardent la douleur dans ses sols.
Le temple de la mort qui permet le transit entre la douleur et l’avenir des êtres aimés.
La marchandise des corps connus et inconnus,
des corps taillés, maquillés et habillés sans mouvement.

Les vitraux rouges, verts et bleus qui ritualisent le passage des grands seigneurs
et nobles dames dans les profondes salles de l’obscurité.
La danse des corps sans mouvement qui se préparent à l’intérieur des toits
et qui traversent les couloirs, allumés par les bouillis de leurs êtres bien aimés.

Des larmes qui courent et de la rage transfigurée en glamour dans les corps rigides de ceux
qui marchent en procession.
Les odeurs des hommes, des femmes et des enfants qui n’arrivent plus à respirer se dispersent avec la formolisation et les fleurs.
Le souffle de la vie, les corps qui sont morts, les rituels du passage ne sont plus que des histoires.
La guerre l’a fait changer, des centaines de cadavres circulent
La machinerie des morts devient la fabrique du deuil. (WRD)

Après mes légères pensées j’ai vu qu’au fond il y avait une femme, elle nous a conduit au salon où il y avait le DJ qui mixait en compagnie d’un jeune homme barbu avec une casquette noire, des baskets et des vêtements sportifs. Au milieu de la piste, il y avait le professeur qui dansait au rythme de la musique et accompagnait plusieurs hommes et quelques femmes qui essayaient tant bien que mal d'imiter les mouvements sans grand succès. Nous étions restés à l'écart pendant que la femme qui nous accompagnait nous demandait les adresses courriels. J’avais l’impression d’être dans un endroit où l’ordre de la danse passait par les cris et les rires.
Le professeur avec une « virilité exacerbée » a pris le contrôle du terrain en montrant son leadership (caractéristique dans la construction de la masculinité) et ma copine Sara est allée de son côté afin de suivre les indications. « Il existe une tradition française de la pratique virile de la danse en contexte urbain… » (Jacotot,2008).  
Preuve à cela, dans l'explication des mouvements et pas de danse, le professeur s'est bien plus dirigé vers les filles. Nous garçons, nous étions derrière elles et nous regardions. Le ton de la voix était également plus doux avec elle qu'avec nous.   
A mes côtés il y avait des jeunes hommes qui me ressemblaient un peu physiquement, ils me regardaient avec un grand sourire, moi j’ai été touché car cela m’a fait mettre rapidement en contact avec eux. Are you arabic ?  m’a demandé celui de mon côté droit. A ce moment là, je me suis rendu compte que cette situation m'arrivait souvent en France. J'ai beaucoup réfléchi à mes manières et j'ai essayé de voir en quoi les hommes qui semblent arabes me posent toujours cette même question. « Comme Edward Saïd (1978) l’a montré, les catégories de l’orientalisme tendent à construire, redéfinir et reproduire une géographie imaginaire et des représentations sur l’Orient » (Rebucinni,2013). Ma communication dans cette première journée de danse a été presque exclusivement avec des refugiés (ils m’ont dit cela en dansant) et immigrés qui assistaient à ce cours de danse urbaine accompagnés par une femme de leur structure d’accueil qui est dans les périphéries de Paris. Je me suis mis à danser et pendant cela tout le monde dansait à leur coté.


La (re) production masculine en série
dans la fabrique de la danse







La Danse à six (Je, tu, il/elle, nous, vous, ils/elles)

Il m’a regardé droit dans les yeux, il m’a souri, il a demandé mes racines, moi j’hallucine
Le jeu de la danse, la complicité dans les gestes corporels, un geste croisé
Les mains dans les mains, les poings dans les poings, le geste avec les corps je me sens incorporé
Le langage universel, le sourire.
Les paroles disparaissent, les gestes viennent.
Nos corps n’ont plus besoin des mots, la bouche se ferme, les yeux s’expriment,
Les dents font plus que manger ou mordre.
Dans notre univers n’existe plus que nos corps, nos gestes qui échappent à l’ordre.

Des sons et des pas qui sont d’autres mondes, la complexité de laisser le passé au composé
La maitrise de nos corps, la maitrise de nos pieds, la maitrise de nos têtes en arrière, on a assez
Ne pas sentir la musique, regarder les pieds, regarder leurs têtes arrière, cacher les doigts de pieds
Suivre des conseils, maitriser les fesses, bouger le ventre, bouger les épaules, ouvrir les oreilles.

On est perdus, les sourires complices sont notre jeu, je suis intégré, je ne me sens plus étranger
Voilà ! on s’est échappés, on s’est bien moqués, le système qui nous accueille est très carré,
Le maitre vient, les cris marquent ses frontières, nos rires marquent les nôtres,
Où sont les autres ? quand a-t’ il pris le contrôle de leurs mouvements ? elles peuvent maintenant danser.
L’Equatorienne et les femmes françaises savent bien bouger.
Dans cet espace on danse à six.

Les blagues, les rires, pourquoi on est ici, dans nos origines on ne danse pas comme ici,
Vous voulez regarder, je vais vous faire une démonstration ici.
Ne m’oblige pas je veux rester assis, ne sois pas comme ça, je suis marocain, iraquien, afghan, colombien, syrien je ne suis pas né ici.
On  va tous maitriser nos corps et danser la chorégraphie.
Thanks so much, je pars maintenant d’ici.

Je suis d’accord je vais rester ici. (WRD)

Projet Cultures Urbaines (28 avril 2017)  
Jour numéro 2
Boys, girls, all type of people...
Work It (click ici) 
Boys, boys, all type of boys
Black, White, Puerto Rican, Chinese boys
Why-thai,-thai-o-toy-o-thai-thai
Rock-thai,-thai-o-toy-o-thai-thai
Girls, girls, get that cash
If it's 9 to 5 or shaking your ass
Ain't no shame, ladies do your thing
Just make sure you ahead of the game… (Missy Elliott
Rappeuse)

« Paris se vit à travers la diversité et les rythmes de ses quartiers… qui contrastent singulièrement avec l’ambiance des salles de music-hall. Tous ces temps, tous ces lieux contribuent à l’animation de la capitale et à la « fabrique de Paris » (Monjaret,2012).
La Fabrique de Paris c’est le sentiment que j’ai eu lorsque nous sommes arrivés, il y avait des garçons et des filles racisés, blancs,beurs, le multiculturalisme duquel j’ai entendu depuis toujours parler. J’ai invité  Sara pour nous poser sur les côtés de l’entrée du 104  où il y a un peu plus des gens amateurs de danse urbaine.
Une fille blanche était en train de danser de manière libre mais avec des mouvements très précis de danse urbaine. On s’est assis dans les escaliers et on a regardé la danse. J’ai remarqué qu’on était étrangers dans ce groupe qui nous montrait de plus en plus de pas très complexes. La fille du coin dansait encore toute seule isolée du groupe. A ce moment-là ,Sara est partie aux toilettes et je suis resté tout seul. Alors un garçon blond m’a parlé pour me demander des cigarettes et j’ai dit que je n'en avais pas, alors je me suis questionné, la cigarette fait partie de la socialisation masculine ? qui allume une cigarette ? pourquoi ? « Pour chacune de ces questions, il convient d’envisager selon leur pertinence les éléments de réponse liés à l’environnement national et à la place de la cigarette dans la société, mais aussi à l’entourage familial, amical ou professionnel » (Dautzenberg, 2007).


REFRAIN : fume, fume, cette cigarette, grille des mégots de vieux clopos
Sur des conseils de médecine, lus dans « Poumons magazine »
Fume fume et puis oublie les détergents qu'il y a dedans,
Les bénéfices de l'Etat, la marge de la Seita …

Pour se déculpabiliser, se déresponsabiliser,
On t’a prévenu, c'est écrit dessus : « tu vas crever », ne viens pas faire un procès.
Sur un missile, ou un lance-roquette, ne manque que cette phrase obsolète :
« Faites attention ne tirez pas vous allez sûrement faire du mal à un gars » ! (S.sanseverino)

Deux jeunes sont arrivés et l'un d'entre eux m’a salué, j’ai parlé en français mais il m’a répondu en anglais, il était Japonais, son père était africain  et sa mère japonaise, le deuxième jeune m’a parlé aussi en anglais pour me demander si je dansais là. J’ai expliqué que j’étais là juste pour observer un peu, il m’a demandé si j’étais français. J’ai répondu que j’étais « colombien » et il m’a parlé en espagnol. Le jeune était japonais avec un père argentin/chilien et une mère japonaise.
A ce moment-là Sara est arrivée. Je l'ai présenté aux garçons. « Salas » m’a raconté qu’il faisait de la danse urbaine depuis petit, depuis 7 ans et qu’il n’a jamais arrêté car cela le passionne. J’ai demandé s’il trouvait des différences entre les danses urbaines pratiquées dans les trois contextes (Amérique du sud, Asie, Europe). Il m’a dit que les danses urbaines en Amérique latine sont beaucoup plus dans le mouvement des « hanches », « ceinture » il a dit avec « sabor » et il a rigolé. Il m’a dit qu’au Japon la danse urbaine travaille beaucoup plus les mouvements avec les mains qu’en comparaison aux manières de danser en France où il trouvait que les danses passaient beaucoup plus dans l’appropriation de l’espace (pas plus grands).
Il m’a montré certains exemples et m’a invité à les imiter mais je n’ai été vraiment capable car je trouve cela très avancé pour mon niveau. Il m’a proposé de venir avec lui à pratiquer dans cet endroit alors il m’a dit qu’il serait quelquefois ici sur Paris et que je pouvais le trouver là les mardis.

 Jour numéro 3      On entre sur scène « alors on danse »
Projet Cultures Urbaines (28 Avril  2017)

De la fabrique de la Mort à la Fabrique de la Danse

Dans tes sols les fleurs, les bougies, les pompes funèbres, laissant des traces
Aujourd’hui la musique, les hommes et les femmes dansent
Ils ne pleurent pas les être bien aimés, ils pleurent leurs victoires dans les compétitions
Ils et elles ne sont pas habillées en noir pour accompagner les corps sans mouvement
Ils et elles sont habillés en Noir, blanc, rouge, vert pour danser avec rythme et chaleur

Le passage de la vie à la mort est aujourd’hui de nouveau le passage de la mort à la vie
La dialectique de l’existence, la dialectique de la douleur et la joie, les hommes ne pleurent pas,
Aujourd’hui ils ne pleurent pas non plus, ils dansent et font divers et dangereux mouvements,
dans chaque mouvement existent des risques et même s’il se frappent « les hommes ne pleurent pas ».

Dans les pompes funèbres il y avait 1400 hommes et seulement une quarantaine de femmes
Aujourd’hui une centaine d’hommes dansent des danses urbaines et les femmes sont quelques dizaines

Le cirque, le théâtre et la danse contemporaine sont pour les blancs une coïncidence peu étrange
La danse asiatique, la salsa, les rythmes tropicaux et la danse orientale sont-ils en campagne
Je veux danser, me sentir libre comme quand j’étais petit à la campagne.
Boire de la chicha, le « masato » et l’« aguardiente de caña »[1]  (WRD)

On est arrivés avec Sara et on a cherché Lola qui est venue pour nous accompagner pour l’observation en groupe.
« Le déguisement demeure une surface extérieure, et ne peut se substituer à une démarche de questionnement intérieur, dans la matérialité du corps. On peut se demander s’il n’y a pas, sous-jacent, un retour au biologisme par l’aveu implicite d’une impossibilité à changer autre chose que les apparences »[2].

Le carreau du Temple (Piste de danse urbaine)
Je dois avouer qu’avant de partir de chez moi j’ai beaucoup pensé à la manière dont j'allais m'habiller car je sais que c'est important pour la danse et surtout pour le confort lors de la danse. J’ai mis une casquette et un jogging. En fait je me suis habillé un peu comme chez moi en Colombie ou en Allemagne. J’ai dansé aussi un peu chez moi pour ne pas arriver bête au 104.

On est assis dans la même place je me suis mis par terre dans les escaliers, et cette fois j’ai remarqué des regards sur moi qui venaient de la fille « qui est restée danser toute seule lors de la dernière observation » mais aussi des garçons. Lola, Sara et moi étions en train de parler quand j’ai regardé les jeunes danser et j’ai vu un garçon racisé qui m’a regardé et m’a souri. Il est venu après me parler de manière souriante (avec des gestes codes pour me saluer) mais ce que j’ai trouvé un peu étrange c'est qu’il m’a parlé qu’à moi. C’était un garçon du Cameroun il est resté pour nous parler, après j’ai vu que lui était beaucoup plus intéressé quand on a dit qu’on était latinos. Il m’a demandé si j’étais danseur et j’ai dit que beaucoup plus amateur que professionnel, donc il a rigolé mais il m’a demandé si j’avais au moins des notions de danse. J’ai répondu « bien sûr » je suis latino je sais danser la « salsa », « merengue » et « bachata » entre autres. Il m’a demandé si je venais souvent dans cet endroit alors on a expliqué avec Sara qu’on était dans un cours de danse urbaine mais qu’il était pour débutants et qu’il était très technique pour nous, mais qu’on apprenait. 

Il nous a dit que cet espace où ils se réunissaient n’était pas payant, ni même un cours mais qu’on pouvait lui apprendre notre danse et lui la sienne. On a bien rigolé mais j’ai remarqué que Lola n’était pas très à l'aise avec cette situation. Pour briser la glace finalement avec le groupe de danse j’ai demandé si je pouvais aller danser avec lui. Il m’a invité et j’ai tout laissé et je suis allé alors il a commencé à me montrer les pas.
Projet Cultures Urbaines et Danseurs (2017)



                    Let's get it crunk, we gon' have fun
Up on up in this dancerie
We got ya open, now ya floatin'
So you gots to dance for me
Don't need no hateration, holleration
In this dancerie
Let's get it percolatin', while you're waiting
So just dance for me…( Mary J. Blige, Chanteuse)






DES MASCULINITÉS NON HÉGÉMONIQUES 


La première observation a été qu’on ne danse pas trop avec la ceinture mais que je pouvais la mettre comme mouvement dans ma manière de danser si je voulais. Il m’a fait la remarque que les gens ne viennent pas pour suivre un cours mais pour sentir la danse urbaine. Alors il a commencé à me montrer et j’ai vraiment compris très rapidement chaque mouvement, là j’ai oublié de coordonner les pieds les bras et je me suis laissé aller avec lui sur la musique en faisant différents mouvements. Il a remarqué que j’avais déjà des bases pour danser sur la musique urbaine alors il m’a félicité.

Danse urbaine: de Frédéric Nauczyciel autour du #voguing  dans le 104  (28 mars-09 avril 2017)

LA MARICA EN LA PISTA, LA MARICA SE DELATA 

"Todos Me Miran"(click ici)
Tu me hiciste sentir que no valia
Y mis lagrimas calleron a tus pies
Me miraba en el espejo y no me hallaba
Yo era solo lo que tu querias ver.....

Y me solte el cabello, me vesti de reyna,
me puse tacones, me pinte bien bella
Y camine hacia la puerta te escuche gritarme
pero tus cadenas ya no pueden pararme.....
Y mire la noche y ya no era oscura
era de lentejuelas.....

Y todos me miran, me miran, me miran,
por que se que soy fina por que todos me admiran,
Y todos me miran, me miran, me miran,
por que hago lo que pocos se atreveran,
Y todos me miran, me miran, me miran,
algunos con envidia pero al final,
pero al final, pero al final, todos me amaran...
 (Gloria Trevi, Chanteuse)

Quand on avait déjà avancé il m’a dit que les bras ne se bougent jamais de « cette » manière (il m’a fait un geste très viril) à mon avis avec son geste il m’a montré de ne pas le faire de manière faible, délicate…il m’a dit avec beaucoup de force qu’on voit la force et avec les poings fermés. « Le genre demeure marqué dans la façon qu’ont les femmes et les hommes de se déplacer, de se projeter dans l’espace, l’amplitude des mouvements, les regards, le positionnement dans l’espace, jusqu’aux saluts finaux qui trahissent les socialisations des corps » (Marquié,2011).
J’ai senti un rappel à l’ordre pour une danse qui demande des chorégraphies plus viriles, il m’a fait bien comprendre de ne pas être avec des mouvements efféminés ou raffinés dans cette danse. « La remarque, au sens propre, est particulièrement pertinente dans le domaine du genre, et plus encore de la danse. L’identité de chacune est dans les détails du corps, le tonus de base, les interstices des rythmes singuliers, la spécificité des arrangements de chaque paramètre de la motricité, temps, espace, énergie, toutes choses que la danse permet d’explorer pour construire de nouvelles corporéités, singulières » (Marquié,2011)
 Alors j’ai oublié mes cours et j’ai improvisé des pas que je connaissais depuis Bogotá. J’ai continué à danser et quelques garçons ont commencé à arriver et ils passaient toujours nous saluer. Je n’ai rien dû improviser je me suis senti très bien.  Le caractère symbolique était quelque chose qui m’a touché, les gestes, la manière de saluer étaient très chargé de rituels, une manière dans laquelle je suis rentré dans ce groupe plutôt masculin, les manières de saluer étaient, Main, poing, approche corps à corps avec la personne. Chaque garçon m’a fait un énorme sourire et m’a fait sentir comme faisant partie de leur groupe.
« Des chercheurs en sciences humaines (sociologie, psychologie, linguistique, etc.) ont observé de très près ce qu’ils appellent les rituels ou les cérémonials de salutation...ces raisons sont ce qu’on appelle généralement les fonctions de la communication :première fonction, faciliter les rapports sociaux, c’est-à-dire les relations, les contacts, les échanges entre les personnes qui appartiennent à un groupe ; seconde fonction, protéger ces personnes en leur assurant régulièrement qu’elles ont une place dans le groupe et qu’elles ne sont pas perpétuellement menacées d’être rejetées ou obligées de se soumettre » (Maulini,2009).En tous cas pour moi cela restait un rituel de salutations entre « hommes »  et de socialisation masculine car  je n’ai pas vu faire ça avec les femmes.
Je me suis aperçu des regards de Lola et Sara je me suis dit que je voulais les faire venir avec moi pour danser et ouvrir un peu plus la place réduite des femmes. Il y avait juste deux femmes, celles qu’on a vues dans l’observation précédente et une femme « racisée » qui dansait très bien.  J’ai appelé Sara et Lola, alors Sara est venue très contente de participer et Lola a refusé d’un signe de tête (un choix que je n’ai pas demandé de justifier). J’ai expliqué à Sara ce qu’il fallait faire et elle a commencé à danser, à ce moment-là les garçons ne m’ont plus approché, Togba est venu pour demander s’il arrêtait de m’apprendre car Sara est arrivée. Togba était un peu gêné car il pensait que Sara était ma copine, j’ai dit non pas du tout tu peux le faire avec nous aussi. Elle est une amie, à ce moment il est revenu de nouveau sur la danse et on a dansé les trois ensemble et avec d’autres garçons derrière. Cela m’arrive souvent d’être pris pour un hétéro quand je suis avec mes amies car l’injonction hétéronormative est toujours là, un homme et une femme forment un couple. Ma question personnelle était qu’est ce qui se serait passé si j'avais dit que j’étais homosexuel ? Des questions me sont restées à l’esprit. » « Les analyses des relations entre masculinités reconnaissent désormais plus explicitement l’entremise de certains groupes marginalisés et subordonnés, souvent conditionnée par leur positionnement spécifique… » (Connell,2015)


Projet Cultures Urbaines (28 Avril  2017)
J’ai invité de nouveau Lola mais elle a continué à refuser l’idée de venir pratiquer avec nous, j’ai eu l’impression qu’elle était mal à l’aise, alors elle est partie pour continuer à observer d’autres groupes. On a dansé pendant quelques temps on s’est bien amusés, je me suis senti un peu fatigué alors je suis allé boire de l’eau avec Sara et à ce moment-là j’ai remarqué d’autres garçons arriver et ils sont venus me saluer aux escaliers mais ma copine était ignorée la plupart du temps. « La domination masculine se différencie d’autres formes de domination en ce qu’elle ne peut s’exercer que par cette production spécifique et permanente de la différence justifiant l’inégalité. Pour les hommes, la seule justification étant le "sexe", elle doit se traduire par des regroupements d’hommes et des regroupements de femmes. L’existence de la séparation est nécessaire à la domination. Telle est du moins la thèse de Goffman » (Maury,2002).
Danseurs Ivory Dansa et DJango
On est restés quelques minutes pour discuter ensuite avec la fille racisée qui a assuré m’avoir déjà vu la semaine précédente en train de danser aussi la salsa, on a insisté que c’était ce jour même. Elle a dit en tout cas qu’elle a remarqué depuis toujours que j’étais Latino, qu'on le voit, et que je suis doué pour danser et que ça se voit que je suis latino.
On est parti avec Sara on est allés pour dire merci, j’ai pris des numéros de téléphone et Togba m’a invité à revenir, après on est passés dans un autre groupe de danse urbaine beaucoup plus jeune et moins racisé. La bas j’ai vu Salas qui a assuré ne pas me connaître car j’étais habillé très différemment de la première fois qu’il m’a vu.
On est parti avec l’envie de revenir pour essayer.
Je suis retourné pour l’événement du "Projet Cultures Urbaines" et pour continuer à danser quelques fois.J'aime beaucoup  danser et j'ai fait la connaissance de Ivory et DJango à qui j'ai demandé participer à mon travail. Le 104 est pour moi " Le Temple de la Danse", un endroit où la  danse se fabrique, un endroit que je continuerais à fréquenter.


Winer Ramírez Díaz
EHESS
Genre, Politique et Sexualité, mention sociologie
2017



[1]« Chicha, masato et aguardiente de caña » sont des boisons typiques colombiennes
[2] Marquié,H (2011). Jeux de genre(s) dans la danse contemporaine, journal d’anthropologues
"Del Putas" Expression colombienne que signifie que quelque chose est merveilleuse, bonne, bien

viernes, 19 de abril de 2013

LOS GATITOS EUROPEOS

The cat  of  Nancy France



Este lindo gatito lo encontré en Nancy Francia cerca de la casa de mon petit lapin lol...LOS GATOS DEL TEJADO — en Francia.

The cat of Dudweiler , Saarbrücken


Este Lindo Gatito es mi amigo desde el verano pasado no me visita en invierno porque no los dejan salir, pero ahora ha vuelto en primavera a visitarme en mi ventana y comer los deliciosos pedacitos de pan que le ofrezco :) (Dudweiler Alemania) — en Sarrebruck.

viernes, 12 de abril de 2013

Estados del Alma




Fluyes como el agua , fluyes  como el manantial te mueves en cualquier  lugar
Construyes mi interno, vuelves con  suavidad , llenas mis espacios  sin tiempo ni lugar
Floreces en el viento,  me acaricias al despertar, llegas como a muchos con hospitalidad
Muchas te  desean  para su propia  inteligencia despertar, eso eres tu  mi  amiga  y  mágica soledad.

Eres mi amiga en tardes de  movimiento y  creatividad, desahogas  y  renuevas mis ideas 
Que maravillosa  soledad, despliegas mis  sentidos me llenas de  nuevos aires y mentalidad
Cuantos sabios hombres  han  aprendido de  ti maravillosa  soledad.
Espacios compartidos  con lo más propio de nuestra humanidad, esa que  muchos  no quieren encontrar y mil disculpas usan  para contigo no estar.
Yo en cambio te amo y  eres mi  más  innovadora y  creativa amiga soledad.
Te mueves entre sombras, laberintos  sin igual , es el movimiento quien no te  deja vislumbrar .

Recreas los sentidos y  a  diferentes contextos  me  puedes llevar, me conectas con ideas  que fácilmente  logro transformar, apareces  entre risas que buena para meditar, agradezco tus  enseñanzas mi querida soledad.
Muchos huyen ante ti , yo solo  puedo saciar mis ansias y  creatividad, maravillosa  soledad que te mueves en el mundo de quien  se quiera inspirar, hacer de  ti la mejor aliada es  la mejor solución que cualquiera podría tomar, pues eres la inspiración magnificente de renovación interior y particular.
No temo a  ti,  porque mi espíritu se levanta  tranquilo al despertar, amo  tu lenguaje mi querida  soledad, ojala  todos te  vieran como  una   gran oportunidad de  renovar  el interior y  al mundo  poder transformar.


lunes, 25 de marzo de 2013

Deutschland in der Linse...of WINER

The red of the expected

The immediate color change

Continuous green
MERCEDES BENZ - GERMANY

Saarbrücken en el Lente de Wíner

DEUTSCHLAND IST ROCK




Fotografía  1 :  Schloßstraße 1-15, 66119 Saarbrücken Deutschland
Fofografía 2 :Schloßstraße 1-15, 66119 Saarbrücken Deutschland
Fotografía 3 :Schloßstraße 1-15, 66119 Saarbrücken Deutschland
Fotografía 4: Mercedes Benz Saarbrücken Deutschland
Fotografía 5: Saabrücken Deutschland
Fotografía 6: ROCK RADIO
(Winer Ramírez Díaz)